Un Été de Choc

Miss la Gaffe, tome 1, Meg Cabot
tome 2
tome 3

Présentation

Plus pipelette que Lizzie, on ne trouve pas. Plus gaffeuse qu’elle, on ne trouve pas non plus. Elle décide de rejoindre Andrew, son petit ami anglais, à Londres. Mais arrivée là-bas, elle va de déception en déception. Le petit ami se révèle être un goujat, feignant et arnaqueur. Heureusement, il y a Shari, la meilleure amie de Lizzie, qui passe l’été avec son copain dans un château du sud de la France. Ni une ni deux, Lizzie gagne Souillac pour passer un été mouvementé. Au programme : mariage en déroute, rencontre avec le fils du propriétaire, et l’ombre d’Andrew qui plane pas loin…

16/20

Chronicle

Omondieu ! Miss la Gaffe ! Ça fait plus de dix ans que ce livre est dans la liste de mes envies et ce n’est que maintenant que j’ai l’occasion de le lire ! Omondieu, je suis trop contente ! A cette époque, je lisais beaucoup de Meg Cabot, j’ai toujours aimé cette autrice qui reste une des plus emblématiques de mon enfance ! Ça ne change pas aujourd’hui, j’aimerais toujours ses livres ! En fait, j’ai l’intégrale depuis le mois d’août posée sur une étagère de ma chambre, ça devait être ma trilogie de l’été mais bon, ce sera donc ma trilogie de Noël ! Puis la couverture, j’adore, c’est trop girly, c’est trop moi 💅🏼💄👡✨

J’ai beaucoup aimé cette lecture. Ça fait du bien de lire des livres légers et pétillants de temps en temps ! Et pourtant au début, c’était pas gagné. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu de Meg Cabot donc j’étais très contente de la retrouver. Or, je n’ai connu l’autrice qu’avec mes yeux d’enfant et d’adolescente. Adulte aujourd’hui, je sais que mon regard s’est aiguisé et est devenu très critique au fil du temps. Je me demandais ce que ça allait donner.

Dès les premières pages, Lizzie m’a paru assez limitée. Bête quoi. Et c’est très dommageable mais je pense que c’est le problème de la chick lit en général. Être coquette, aimer la mode, le rose, les strass et les paillettes, prendre soin de soi etc. ne riment pas forcément avec le fait d’être niaise à mort. Moi-même, je pense être ce genre de meuf girly et j’adore ça mais je ne suis pas stupide ! Ni crédule, ni naïve, ni simplette. Le problème avec la chick lit, c’est que les auteurs n’arrivent jamais à doser les personnages. Et ici, ça ne rate pas. On est à la limite de la caricature pour Lizzie et on est COMPLÈTEMENT dans la caricature pour Dominique, l’ultime pimbêche bien clichée mais malheureusement incontournable dans ce type de littérature, on se demande bien pourquoi.

Bref, j’avais donc du mal à savoir si j’aimais bien ou non Lizzie au début. Et puis c’est Meg Cabot après tout, je ne pouvais pas ne pas aimer mais je dois avouer qu’il y avait certaines remarques qui m’ont mises un peu mal à l’aise. Tout d’abord quelques allusions comme celle sur sa peur des pays du Moyen-Orient avec les femmes « extra pure et en même temps superdouée au pieu » (!!) ou encore sa peur des poseurs de bombes dans le métro où l’autrice a quand même jugé bon de préciser entre parenthèses : « […] les préjugés sexistes sont aussi nuls que les préjugés raciaux) » Ah bah ouf, on est content, donc les terroristes ne sont pas que des basanés, quelle ouverture d’esprit… du reste, le racisme est plus nul que le sexisme, croyez-en mon expérience de femme maghrébine.

Puis cette remarque également : « Les Français n’ont donc pas de Coca light ? C’est incroyable. Nous ne sommes quand même pas dans le tiers monde ! » Y a-t-il quelqu’un pour lui dire qu’il y a bien du Coca light dans le tiers monde ? Elle reproche à Dominique d’être une pimbêche mais elle n’est pas mal non plus dans ce genre-là. Ou peut-être faut-il mettre tout ça sur le compte que c’est une Américaine donc forcément ignorante  et américano-centrée ? 
Je pense que la traduction a également une part de responsabilité. Je l’ai trouvé parfois un peu ringarde (exemple au pif : « mon beauf » pour dire mon beau-frère ?? J’ai vraiment eu du mal à comprendre ce passage, le mot “beauf“ ne renvoyant plus du tout au beau-frère de nos jours (pour ma part, je fais difficilement le lien)). Je viens de checker et le traducteur est Luc Rigoureau, je le connais lui, j’ai l’impression de voir son nom partout !

Mais tout ça, ce n’était que pour le début. Après, on kiffe! À partir du moment où elle rejoint Shari en France, j’adhère grave ! Et j’aime beaucoup Lizzie. Le personnage reste à améliorer mais ce n’est pas quelques remarques qui vont me freiner et si je voulais être impartiale dans mon jugement, il aurait fallu que je lise le livre en anglais mais je n’ai que l’intégrale en français et ça reste suffisant pour passer un super moment. Les clichés sur la France étaient amusants, c’est donc comme ça que nous voient les Américains ? Puis même le train qu’elle prend avec la zone fumeur (depuis quand on peut fumer dans les trains ?!), le wagon-restaurant avec son vin et ses mets délicats et ce crépuscule romantique avec vue époustouflante sur les vieux châteaux médiévaux de la douce province française, il existe vraiment ??? Mais quelle est cette ligne de TGV ?? Moi aussi je veux manger un assortiment de fromages avec un bel inconnu en regardant le soleil se coucher sur des grands châteaux de l’histoire de France ! Tain, moi j’ai le droit qu’à la banlieue bien moche du 78 dans ma vie 😩

Tout ça pour dire que c’est un très bon début de trilogie. Ça m’a donné envie d’être en été et de me pavaner en robe rétro dans le sud de la France, l’Espagne ou l’Italie. J’ai très hâte de retrouver Lizzie en business woman ouvrant sa propre affaire à New York, en tout cas, je suppose que ça va être ça. Ah, j’ai hâte de vivre ce genre de p’tite vie moi aussi !


Les extraits que j’ai retenus

– […] N’empêche… qu’est-ce que je vais faire, maintenant ? Il serait complètement cinglé de partir à New York sans un boulot ni un endroit où vivre, non ?
– Pas du tout ! Ce serait juste courageux. Et vous m’avez l’air d’une fille sacrément courageuse. 
Pardon ? Je manque d’avaler mon vin de travers. Personne ne m’a encore dit que j’étais courageuse. 
Dehors, le soleil continue à baisser à l’horizon – qu’est-ce qu’il se couche tard, l’été, en France ! – baignant le ciel derrière les collines et les forêts vertes d’un rose appétissant et voluptueux. Autour de nous, le personnel apporte des assiettes contenant des assortiments de fromages, des truffes au chocolat et de minuscules verres de digestif. Dans la section fumeur, les convives s’en grillent une, savourant paresseusement la cigarette d’après-dîner, et l’odeur de leur tabac, dans cet environnement romantique, ne sent pas aussi mauvais, si je puis me permettre, que celle qui sortait des narines de mon ex-petit copain. J’ai l’impression d’être dans un film. 
Disparue, la Lizzie Nichols, benjamine du professeur Harry Nichols, récemment sortie de l’université sans diplôme, qui a passé toute son existence à Ann Arbor et n’est sortie qu’avec trois garçons (quatre, si on compte Andy). Je vous présente Elizabeth Nichols la courageuse (!), voyageuse cosmopolite et sophistiquée, dînant dans un wagon-restaurant en compagnie d’d’un étranger sublime (et je le pense !), se délectant d’un assortiment de fromages (du fromage !) et sirotant une boisson appelée Pernod, tendit que le crépuscule envahit lentement la campagne française que nous traversons…

Si je pleure, maintenant, c’est de rire. Et quand enfin j’ai réussi à retrouver mon souffle, je proteste :
– Hé ! Vous aviez prétendu être nul en blagues. 
– C’est vrai, répond-il d’un ton grave. Celle-là était très mauvaise. Votre hilarité m’étonne.
Je ris encore quand je m’affale sur le siège à côté du sien, agréablement rassasiée et un peu endormie. Je m’efforce cependant de rester éveillée en fixant la fenêtre de l’autre côté de l’allée centrale, juste derrière la tête de Jean-Luc, ou le soleil auréole un nouvel édifice imposant.
– C’est bizarre, mais on dirait un château, là-bas, dis-je en tendant le doigt. 
– Parce que c’en est effectivement un, répond Jean-Luc après avoir tourné le cou. 
Je m’étonne d’une voix ensommeillée :
– Non !
– Bien sûr que si, s’esclaffe-t-il. Vous êtes en FRANCE, Lizzie. À quoi vous attendiez-vous ?
Pas à des châteaux exposée au su et vu de tout le monde. Pas à ce crépuscule merveilleux qui emplit le wagon d’une lueur rosâtre. Pas à cet homme parfaitement gentil et adorable qui est assis près de moi.
– Pas à ça, lui réponds-je en chuchotant. Pas à ça. 
Puis je ferme les yeux. 

– À qui appartient cette robe, Luke ? demandé-je en cherchant une étiquette à l’intérieur. 
– Tu m’as écouté ? réplique-t-il. Ce truc est chargé, tu aurais pu t’arracher le crâne !
Soudain, je les trouve. Les mots qui manquent de m’expédier ad patres. Ils sont discrètement cousus en noir sur un petit rectangle blanc : « Givenchy Couture ». J’ai l’impression que mon coeur s’arrête de battre.
– Givenchy, balbutié-je en m’affalant sur une malle, car mes genoux ne me portent plus. Givenchy Couture !
– Nom d’un chien ! s’écrie Luke une nouvelle fois. 
Il a retiré les cartouches du fusil et l’a posé sur sa chaise. Il s’approche de moi, soucieux. 
– Ça va ?
– Non, ça ne va pas du tout. 
Je l’attrape par sa chemise et l’attire à moi jusqu’à ce qu’il soit obligé de se mettre à genoux, le visage à quelques centimètres du mien seulement. Il ne comprend pas. Il ne comprend rien. Il faut que j’arrive à lui faire comprendre.
– Ceci est une robe signée Hubert de Givenchy. Un modèle unique et inestimable imaginé par l’un des styliste les plus innovants et pourtant les plus classiques du monde. Et quelqu’un a osé s’en servir pour envelopper une vieille pétoire qui…qui…
– Oui ? s’inquiète Luke en me fixant avec intensité.
– Qui a ROUILLÉ dessus !
Les lèvres de Luke esquissent un petit mouvement vers le haut. Il sourit ! Comment peut-il ? Il est clair qu’il n’a pas pris la mesure de la catastrophe.
– De la ROUILLE, lui expliqué-je, désespérée. As-tu la moindre idée de la difficulté qu’il y a à effacer la rouille d’un tissu aussi délicat que la soie ? Et regarde, regarde là… Une des bretelles est déchirée. L’ourlet a été décousu ici. Et ici. Qui a osé commettre pareil sacrilège, Luke ? Comment quelqu’un a-t-il eu le cran de…ASSASSINER une robe vintage aussi magnifique ?
– Aucune idée, répond-il sans cesser de sourire.

Oh, puis zut ! Je l’avoue – il faut que je mette mon grain de sel partout, je suis une bavarde insensée et une crétine de première. Et, par conséquent, miss la gaffe. 
Raison pour laquelle je l’ai perdu…même si, en vérité, il ne m’a jamais appartenu. Certes, il y a eu un instant ce matin où il m’a offert du Coca light…Mais non. J’ai évidemment pris mes désirs pour la réalité. Aucun doute. Je suis destinée à vivre et à mourir seule. L’amour et Lizzie Nichols ne sont tout simplement pas faits pour s’entendre.
Et c’est aussi bien ainsi. Après tout, des tas de gens ont eu des vies heureuses et fort remplies sans pour autant la partager avec un être cher. Aucun exemple ne me vient à l’esprit là, maintenant, mais je suis sûre qu’il y en a. Je serai comme eux. Je serai Lizzie…la solitaire.

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